Rencontres à Isigny le Buat le 16 novembre 2024 lors de la marche festive pour une agriculture respectueuse des humains et de la terre organisée par le collectif STOP tomates industrielles à Isigny le Buat et la Confédération paysanne de la Manche.
Cette manifestation a réuni plus de 500 personnes dans le sud-manche entre le bourg et les serres d’Agrocare. Voici quelques rencontres avec des gens d’Isigny, de toute la Normandie et de l’Ouest et extraits de discours encadrées, en générique de début et de fin, par l’hymne de la Confédération paysanne «Paysannes Paysans» :
– Juliette médecin à Isigny et un couple venu de Savigny le vieux qui ne veulent pas de serres de tomates hors-sol ni ici ni ailleurs.
– Damien qui nous rappelle que selon l’Ademe, l’agence de la transition écologique, une tonne de tomates cultivées sous une serre chauffée consomme 2 360 kg de CO2, alors qu’une tonne de tomates cultivées dans un abri non chauffé ne consomme que 160 kg de CO2 !
– Lieutenant du mouvement des Street médics venue de Rennes et porteuse de projet élevage à la Confédération paysanne, deux raisons d’être à Isigny le 16 novembre. Pour rappel, le mouvement des street medics né aux États-Unis avec les mouvements afro-américains des droits civiques et anti-guerre des années 1960 conçoit la médecine comme de l’auto-défense et apporte un soutien médical. En France, les street medics sont surtout popularisés en 2018 lors des mouvements des Gilets jaunes.
– Aurélien Marion, co-porte-parole de Confédération paysanne, a porté symboliquement la casquette de Kees van Veen PDG d’Agrocare, la multinationale hollandaise qui détient « Les Serres du Buat » pour présenter le projet avec ironie. Il a ensuite laissé Gérard Chauvet présenté le collectif et les raisons pour s’y engager de ses membres fondateurs comme lui, Odile Marqué, Christophe Poulain et autres voisins de ses serres tentaculaires qui prennent de la terre pour des aliments hors-sol et hors saison sans intérêt nutritifs.
– Des élus se sont également exprimés, Rémy Pinet Maire du Grippon et Guillaume Hédouin conseiller régional écologiste pour qui cette marche donne un message d’espoir contre un projet agro-industriel antisocial et antiécologique, projet financier utopiste puisqu’il s’oppose à un avenir permettant à l’humain de vivre sur terre et menace des modèles agricoles qui existent et produisent en pleine terre selon les saisons.
– Un texte a été lu pour l’anniversaire du mouvement des gilets jaunes débuté le 16 novembre 2018. La foule a entonné l’air de ce mouvement : «On est là ! Même si Macron ne veut pas, nous on est là ! Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, même si Macron ne veut pas, nous on est là !»
– Guy Bessin, Annick Briand et Aurélien Marion 3 porte-parole de la Confédération paysanne ont évoqué la question cruciale des terres rendues inaccessibles pour les fermiers locaux face aux propositions d’un groupe multinational.
– Marie en BPREA (brevet professionnel responsable d’entreprise agricole en vue d’une reconversion adulte) donc aspirante paysanne et sa banderole « Error 404 Futur not found ».
– 2 représentantes de Bio en Normandie ont insisté sur l’importance de la saisonnalité et Joel Bellenfant pour Terre de liens (qui siège à la Commission Départementale de Préservations des Espaces naturels, agricoles et forestiers) a rappelé qu’une majorité s’est dégagée contre le projet (grâce à l’abstention de la FDSEA) et que le Préfet a rendu un arrêté négatif le 8 novembre 2024, mais il a alerté sur le risque que la multinationale tente un recours contre l’arrêté préfectoral mais aussi fasse pression pour revoir le zonage du secteur sur le PLUI en cours dans le Sud-Manche.
Une partie des manifestants s’est retrouvée dans une ferme voisine pour un diner de produits locaux riches en nutriments et en goût et pour des danses menées par le groupe On s’prend pas l’chou.